Développement durable : agents immobiliers VS les sceptiques
- Mon quartier, ma ville Marseille Mes conseils pour investir en immobilier à Marseille
- 03 novembre 2019 | Stéphane Pujol
Malheureusement, mes contraintes professionnelles m’empêchent de participer à la réunion du 5 novembre 2019 autour du plan “bâtiments durables”, organisée par l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie). En revanche, je voulais partager quelques réflexions sur le développement durable dans les métiers de l’immobilier et plus particulièrement en gestion de copropriété.
1. L’ignorance et le déni collectifs…
Si vous arrêtez toutes les personnes que vous croisez dans la rue et que vous leur demandez “Selon vous, le climat change-t-il à l’échelle mondiale ?”, soyez sûr que 95% vous diront « Oui ! »… Faites vous-mêmes l’expérience et vous verrez que cette conviction est assez répandue.
Si vous leur demandez ensuite “Ces changements climatiques ont-ils un impact sur votre quotidien”, environ 70% des interrogés vous répondront un petit “oui”. Ils sont beaucoup moins convaincus…
3e question de notre micro-trottoir : “Quelles actions avez-vous entreprises ou pensez-vous entreprendre pour changer la donne ?”… Réponse : “aucune”. L’immense majorité d’entre nous est consciente des impacts mais ne traduit pas cette conscience en action.
Face aux seniors en copropriété…
En copropriété, nous avons souvent les plus âgés de nos copropriétaires qui se mobilisent pour venir aux assemblées. Cela signifie que les personnes qui votent en Assemblée générale sont la plupart du temps plus âgées que la moyenne. Qui dit personnes à la retraite, dit revenus qui stagnent, peur de l’avenir et donc souvent un refus de se projeter sur ces questions d’économies d’énergie de long terme.
Concrètement, nos copropriétaires refusent de faire les travaux nécessaires. Les copropriétés qui avancent sur ces sujets sont des exceptions.
2. Pourquoi l’État veut-il mobiliser les professionnels et le grand public ?
Pour faire évoluer l’intelligence collective. L’ADEME cherche à faire bouger les lignes, en créant un cadre favorable au développement durable.
Mais comment mobiliser l’intelligence collective quand les projets proposés ne sont pas rentables ?
Si l’État essaye de nous convaincre, nous les agents immobiliers, nous les syndics, il se trompe de cible. Nous n’avons pas capacité (même si nous sommes alignés avec les buts à atteindre) d’avoir suffisamment d’impact pour changer la perception de nos clients.
3. Développement durable : doit-on avoir recours à la contrainte ?
La réponse est assez évidente au vu de notre expérience.
Nous sommes l’un des secteurs les plus réglementés dans l’un des pays les plus réglementés au monde. Les règles sont si nombreuses qu’elles sont ressenties comme asservissantes… tout ça parce que la majorité d’entre nous ne sont pas capables de se projeter sur 20 ans. Et que peut-être que nous-même, à 70 ans, nous aurons également ces mêmes positions court-termistes.
Parce que l’immense majorité d’entre nous n’a pas de vision à long terme, l’état finira par interdire la location et la vente des appartements ou maisons par la loi dont les consommations énergétiques sont classées par le DPE à la lettre G, probablement F et probablement E. Et c’est souhaitable pour le bien commun.
Au plus tôt la loi sera prise, au plus les propriétaires auront le temps de faire ce qu’il faut. Mais il faudra prévoir 20 ans…une génération pour faire changer les choses et faire l’accompagnement nécessaire.
Seul ce système contraignant – qui déresponsabilise l’individu – nous permettra d’avancer en 20 ans…. Malgré les avis contraires – en nombre – j’ai la conviction que l’état ne pourra faire autrement qu’interdire ces logements et que nous devons l’anticiper.
Préparez vous, préparez votre patrimoine et anticipez ces choix sera important pour ne pas perdre de valeur.
Pour ceux qui veulent prolonger le sujet :
Faites-moi part de votre avis sur la question…
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