Et si nous labellisions les copropriétés éco-responsables ?

Immobilière pujol | Nous croyons que l’immobilier est fait de belles expériences

Si vous avez lu mes précédents articles, vous l’avez compris : je ne suis pas un militant écolo.

En revanche, je suis engagé dans une pratique responsable et respectueuse de notre métier car je suis convaincu qu’il est impossible de continuer dans le « toujours plus ». Nous devons lutter contre le réchauffement du climat. Nous devons prendre ce sujet en main, et comme tous les sujets de société, chacun à sa place selon ses moyens et compétences.

Nos clients ne sont pas très sensibles à l’éco-rénovation. C’est un sujet que j’ai abordé dans l’article sur les obstacles à l’éco-rénovation. A vrai dire, ils n’y ont pas intérêt financièrement. Il est donc probable que les résultats des prochaines années soient décevants. Selon moi, rien ne se fera sauf par une contrainte légale ou par de nouvelles taxes.

Cela est en train de changer, mais le sens des priorités n’est pas le même que vous soyez une femme de ménage de 60 ans ou un médecin de 28 ans.

Dans ce cas, devrait-on faire prendre conscience, chiffrer, mettre sur la table le fait de consommer et de polluer ?

 

Une majorité (en baisse) de nos clients ne se posent pas la question de ce qu’ils polluent. Et le plus navrant, c’est que s’ils nous la posaient, nous ne saurions pas répondre.

Nos clients n’ont jamais (ou si peu) l’occasion de se poser la question de l’écologie et du développement durable dans leur immeuble ou leur appartement. Ils ne savent pas tous ce qu’ils consomment, s’ils polluent, ou s’ils sont en conformité avec les normes d’éco-rénovation (un nouveau décret va dans le sens de plus de transparence sur ces sujets).

Pour que nos clients se posent la question de la préservation de l’énergie et de l’eau, ne faudrait-il pas faire un bilan de ces sujets chaque année au même titre que le bilan financier ? Pourquoi ne pas labelliser les copropriétés éco-responsables et labelliser les actions d’entretien et de rénovation des nos immeubles ?

En France, le bâtiment représente 27% des émissions de gaz à effet de serre. 60% de l’empreinte carbone est lié à la construction, dont 40% à l’usage et à l’entretien qui ne sont absolument pas mesurés. Les nouveaux propriétaires se posent la question des émissions et de la basse consommation quand ils achètent, mais jamais quand ils deviennent copropriétaires et entretiennent.

J’ai déjà écrit sur ce qu’il ne faut plus faire et ce qui est devenu intolérable dans un article qui traite de l’impact de la pandémie sur les syndic de copropriété et l’écologie.

Pour une copropriété, comment consommer et polluer éco-responsable ?

 

J’ai dénombré plusieurs manières de s’engager pour des copropriétés plus éco-responsables.

Dans votre bilan financier

A chaque bilan financier, ajouter une annexe et des données abordant le sujet de la consommation et de la pollution.

Dans votre contrat d’entretien

A chaque conclusion de contrat d’entretien (ménager, espaces verts, etc.), mettre dans le cahier des charges et les clauses contractuelles les soucis de déchets, de produits et de manières de procéder.

Avant chaques travaux d’envergure

A chaque travaux d’envergure, se poser la question des déchets, des matériaux et de la consommation d’énergie engendrée.

Bien choisir ses prestataires

Choisir des prestataires sur la base de leur label sur la responsabilité sociétale. Pour prendre l’exemple des chauffagistes, ils ne sont malheureusement pas tous compétents. Certains innovent peu et ne maîtrisent pas l’impact énergétique engendré par leurs installations. L’écart est souvent grand entre le discours et la réalité du terrain.

Un enjeu d’image et de réputation pour que cela voie le jour

 

Fabriquer du positif dans une copropriété, créer ou renforcer une image de copropriété éco-responsable attire et attirera de plus en plus les nouveaux acheteurs et locataires. Donc, les prix et loyers monteront, donc cela créera une dynamique de rentabilité sans laquelle rien n’est possible. Il faut valoriser les  immeubles anciens particulièrement bien rénovés, économes et attentifs à leur consommation et leur syndic de copropriété.

Mais promouvoir et valoriser ne suffira pas. Il faudra aussi sanctionner les copropriétés qui n’entretiennent pas leurs immeubles, sanctionner les comportements non-respectueux des entreprises et sanctionner les syndics qui n’améliorent pas le confort. Le risque de réputation et la dévalorisation économique sont sans aucun doute les deux leviers qui devraient pousser les copropriétés qui traînent des pieds.

Alors, qu’attend-on pour faire changer les choses ?

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