Marseille propre…
- Mon quartier, ma ville Marseille
- 22 mai 2018 | Stéphane Pujol
J’adore ma ville. J’y ai créé des entreprises et y vis avec ma famille.
Je n’ai jamais imaginé vivre ailleurs. Je lis tous les livres qui sont publiés et qui parlent de près ou de loin de Marseille. Je m’inscris dans tous les groupes Facebook ou Twitter qui en parlent (https://www.facebook.com/groups/marseillepoubellelavie ).
Depuis quelques mois, la saleté de notre belle métropole s’affiche tous les jours dans ma timeline avec de nombreuses photos et pléthore de témoignages, beaucoup de coups de gueules qui dénoncent sa saleté.
Ces groupes nous rappellent que nous payons le plus d’impôt locaux en France pour assurer l’entretien et le nettoyage des rues mais que ces rues restent les plus sales de France selon les auditeurs de RMC qui nous ont décerné le « balai d’or ».
Je suis plutôt amusé et heureux qu’il y ait cette prise de conscience générale… que les Marseillais au moins dans certains quartiers se préoccupent de ce problème.
Maintenant que la dénonciation est désormais quotidienne, nous attendons quoi ?
Je ne parlerai pas de…
- Du coût de nos impôts locaux qui sont simplement honteux pour la qualité de service perçue.
- De la sous-responsabilité et du sous-travail d’une partie des agents de la ville/métropole même s’il y en a toujours 20% qui s’investissent et tiennent la « baraque ».
- Du clientélisme pour être embauché qui mine l’éthique de responsabilité et l’action de l’encadrement au profit du pouvoir provisoire des politiques
- Des probables problèmes de compétence dans la gestion des déchets et des services
- Des efforts qui sont entrepris depuis quelques mois dans certaines rues, certains quartiers qui nous font tous espérer une inversion de la tendance.
Je n’en parlerai pas, car il suffit de voter à chaque élection pour les plus compétents, ceux qui semblent le plus conscients des enjeux, et qui vont vraiment gérer ce service.
Mais de nos comportements !
Je ne parlerai que de nous, les habitants de Marseille car je ne gère pas les rues de ma ville mais les parties communes de nos copropriétés et que peu ou prou nous sommes confrontés aux mêmes problématiques.
Et pour moi il y a deux problèmes :
- La perte du sentiment du bien collectif ou du bien public
- L’absence de sanction ou l’absence de sanction adaptée entre le laisser-faire et les procédures
La perte du sentiment du bien commun
Nous sommes encore nombreux à croire qu’il revient au syndic de faire respecter la propreté et l’ordre dans une copropriété ou que cela revient au maire et à la police de le faire dans nos rues.
Quand cela arrive dans une copropriété, les locataires et copropriétaires savent qu’ils payent mais cela ne limite le comportement détestable de 5 à 10% d’entre eux.
Imaginez donc en ville, là où le sentiment du bien public est encore plus diffus, là où 50% de nos concitoyens ne payent pas d’impôts, là où les entrepreneurs du bâtiment n’ont pas le temps, là où les déménagements à la va-vite sont quotidiens…imaginez un sentiment du bien public est illusoire.
La culture civique a été oubliée et l’éducation sur ces sujets ont probablement étaient mis sous le tapis.
Imaginez que l’éducation de la valeur du bien collectif va s’imposer face à l’individualisme forcené sans contrôle ou contrainte est une vue de l’esprit.
L’absence de sanction ou l’absence de sanction adaptée
Il faut le dire clairement, 99,90% des dépôts dans les rues commis par les entrepreneurs, les bricoleurs, les déménageurs improvisés ne sont jamais sanctionnés.
Comme pour la vitesse sur la route, tant qu’il n’y a pas de sanction, il ne se passera rien et les services arroseront le désert de la fainéantise marseillaise.
D’un autre côté, on ne peut mettre un policier dans chaque rue. Tout comme en copropriété, nous ne pouvons saisir le tribunal pour chaque dépôt d’ordures ou de meubles dans les parties communes.
Il n’y a rien entre le laisser-faire individualiste et la sanction avec la procédure ou l’amende. Pour cela, c’est chacun d’entre nous qui doit prendre sa part.
Il nous revient à nous de prendre en charge cette situation
Bien sûr que la mairie/métropole va faire des discours, jurer leur grand dieu qu’ils s’en occupent, mettre un peu plus de moyens, mettre un peu plus de caméras (je ne suis pas certain qu’elle les exploitera pour cela), bien sûr qu’ils vont gesticuler pour montrer la police de la propreté, peut-être même augmenter le montant des amendes, mais cela ne changera pas grand chose.
C’est ce qui se passe sur les réseaux qu’il faut encourager car c’est un début de prise de conscience salutaire que si nous ne bougeons pas, rien ne se fera. Reste à l’organiser autour de ces héros du quotidien, à les soutenir pour que nous ayons le courage qui manque quand on voit un dépôt en train de se faire ou que l’on constate que les services du nettoyage ne font pas leur boulot.
Oui le courage car c’est ce courage qui fait dire à un voisin qu’il est gêné par son comportement ou qui fera que dans la rue, une remarque sera faite pour faire sentir que le bien est commun.
Le militantisme de ces pages FB donne du courage et ces groupes sont un début du militantisme que les politiques vont tenter de récupérer. C’est leur rôle.
Les choses ont beaucoup progressé depuis 1 à 2 ans et les réseaux sociaux ne font à mon avis que renforcer ou plutôt contraindre la volonté des politiques mais il faut transformer cet essai pour faire sortir notre ville de sa saleté. Cela va encore prendre du temps.
Il faudra du temps
Le temps que les consciences et l’éducation progressent.
Le temps que les amendes pleuvent,
En attendant cette éducation par l’amende ou l’éducation dans les familles, bravo à ces héros du quotidien qui permettront d’attendre le changement des comportements ceux qui agissent :
https://www.facebook.com/jyslemarseillais.sayag
https://www.facebook.com/edmund.platt
Bravo à eux et aux anonymes qui interviennent auprès de leur voisin ou dans la rue quand un connard laisse ses déchets aux autres.
Et bravo aux policiers qui feront leur travail car nous on aime la police et nous sommes 99% à l’aimer.
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