Comment gérer efficacement ses copropriétaires à Marseille ?
- Le marché immobilier à marseille
- 06 février 2012 | Stéphane Pujol
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06.02.2012
En 2008 face au déchaînement médiatique à l’encontre des syndics j’avais réagi en publiant l’article « les syndics souffrent« . Cette année, face à nouveau à ce même type d’émissions comme celles de M6 ou de 60 millions de consommateurs, j’ai juste envie de vous relayer l’article d’une jeune gestionnaire de copropriété qui travaille avec moi et qui vous explique comment elle voit le métier :
« Parfois perdre une copropriété c’est un peu comme un divorce… ». Cette phrase prononcée par mon patron il y a quelques jours m’a fait sourire car ce parallèle, bien que poussé, n’est pas si faux… parole de gestionnaire !
Prenez par exemple le cas où vous êtes élu nouveau syndic d’une copropriété à gérer… En dehors des immeubles neufs, si vous avez été choisi c’est forcément car la relation avec votre prédécesseur a été consommée, attention donc à ne pas être le suivant…
D’apparence, vous semblez posséder toutes les qualités nécessaires pour assurer la bonne gestion de cet immeuble et solutionner les problèmes qui ont « peut être » coûtés sa place à votre confrère.
Au début de cette nouvelle collaboration vous endossez donc en quelques sortes le costume de héros qui vient balayer les idées reçues sur les syndics et démontrer que « non monsieur, nous ne sommes pas tous des voleurs » !
Vous voilà donc parti en croisade pour défendre les copropriétaires opprimés redoublant d’efforts et d’écoute pour leur prouver qu’ils ont fait le bon choix en vous faisant confiance. Visites fréquentes, réponses rapides, vous vous impliquez avec dynamisme dans chacun des dossiers et votre réactivité est à son paroxysme. Pour peu que vos efforts soient payants rapidement, vous devenez ce héros tant attendu et les compliments sont au rendez-vous. Nouvelle collaboration, tout est beau, tout est rose (ou presque…), vous étiez en pleine conquête et avez mené celle-ci avec brio… oui mais jusqu’à quand ?
« Durabilité » et « Constance », voici le nerf de la guerre ! C’est ici que vos qualités de Syndic vont être mises à rude épreuve et que vous allez devoir faire la différence. Nous avons tous été bons à un moment ou un autre, mais savons nous le rester dans le temps ? Savons nous montrer à nos clients que la considération que nous avions pour eux au début de notre collaboration est toujours la même des mois, voir des années plus tard ?
Dans la vie de tous les jours, les relations humaines, les amitiés, les connaissances s’entretiennent par des petits rien, des attentions régulières qui font la différence. La relation syndic/copropriétaire souffre des mêmes besoins ; l’attention, la réponse, l’écoute qui entretiendront le lien au quotidien entre vous et vos clients.
Le côté « humain » ayant une part prépondérante dans notre métier, il est difficile de considérer cette relation d’un œil purement professionnel. Il s’agit d’un réel échange humain avec toutes les satisfactions et déconvenues que cela comporte.
Parfois héros, parfois zéro, les échanges avec vos clients s’articulent autour de réussites, de colères, de malentendus, de compromis… une vraie vie de couple quoi ! L’essentiel étant de maintenir ce lien pour que vos clients conservent se sentiment d’être un copropriétaire à part entière.
Toutefois, rien n’étant parfait, certaines collaborations prendront fin malgré vos efforts et ce n’est pas sans regrets que le gestionnaire que vous êtes passera la main. En effet, quelle personne ayant à gérer une copropriété n’a pas connu au moins une fois ce petit pincement au cœur lorsque l’on perd cette copropriété pour laquelle on s’est investi ? C’est lorsque je pense à ça que je trouve la métaphore du divorce plutôt drôle…
Qu’est ce que j’ai mal fait?
Pourquoi se séparent-ils de nous ?
Voici les premières questions que l’on se pose, que ce soit par conscience professionnelle ou par fierté.
Je pense sincèrement que les professionnels qui feront la différence seront ceux qui n’hésiteront pas à se remettre en question ; faculté importante dans ce métier pour mieux appréhender les besoins des clients, s’y adapter et ainsi perdurer.
Conserver votre costume de héros n’est donc pas une finalité en soi et ce n’est pas forcément ce que l’on attend de vous. Sur le long terme, vous devez troquer celui-ci pour revêtir le rôle du professionnel vers qui vos clients se tournent en toute confiance pour un besoin précis, une question, un avis.
Etablir un lien constant en devenant une sorte de référence dans leur vie « immobilière » et pas seulement un syndic « de passage », voilà une happy end ! » Kristel Casaburi
Stéphane Pujol
« Durabilité » et « Constance », voici le nerf de la guerre ! C’est ici que vos qualités de Syndic vont être mises à rude épreuve et que vous allez devoir faire la différence. Nous avons tous été bons à un moment ou un autre, mais savons nous le rester dans le temps ? Savons nous montrer à nos clients que la considération que nous avions pour eux au début de notre collaboration est toujours la même des mois, voir des années plus tard ?
Dans la vie de tous les jours, les relations humaines, les amitiés, les connaissances s’entretiennent par des petits rien, des attentions régulières qui font la différence. La relation syndic/copropriétaire souffre des mêmes besoins ; l’attention, la réponse, l’écoute qui entretiendront le lien au quotidien entre vous et vos clients.
Le côté « humain » ayant une part prépondérante dans notre métier, il est difficile de considérer cette relation d’un œil purement professionnel. Il s’agit d’un réel échange humain avec toutes les satisfactions et déconvenues que cela comporte.
Parfois héros, parfois zéro, les échanges avec vos clients s’articulent autour de réussites, de colères, de malentendus, de compromis… une vraie vie de couple quoi ! L’essentiel étant de maintenir ce lien pour que vos clients conservent se sentiment d’être un copropriétaire à part entière.
Toutefois, rien n’étant parfait, certaines collaborations prendront fin malgré vos efforts et ce n’est pas sans regrets que le gestionnaire que vous êtes passera la main. En effet, quelle personne ayant à gérer une copropriété n’a pas connu au moins une fois ce petit pincement au cœur lorsque l’on perd cette copropriété pour laquelle on s’est investi ? C’est lorsque je pense à ça que je trouve la métaphore du divorce plutôt drôle…
Qu’est ce que j’ai mal fait?
Pourquoi se séparent-ils de nous ?
Voici les premières questions que l’on se pose, que ce soit par conscience professionnelle ou par fierté.
Je pense sincèrement que les professionnels qui feront la différence seront ceux qui n’hésiteront pas à se remettre en question ; faculté importante dans ce métier pour mieux appréhender les besoins des clients, s’y adapter et ainsi perdurer.
Conserver votre costume de héros n’est donc pas une finalité en soi et ce n’est pas forcément ce que l’on attend de vous. Sur le long terme, vous devez troquer celui-ci pour revêtir le rôle du professionnel vers qui vos clients se tournent en toute confiance pour un besoin précis, une question, un avis.
Etablir un lien constant en devenant une sorte de référence dans leur vie « immobilière » et pas seulement un syndic « de passage », voilà une happy end ! » Kristel Casaburi
Stéphane Pujol
Commentaires
ce sera avec un grand plaisir ! cg
Je pense que dans notre métier et pour nos clients, nous avons en effet beaucoup de choses à dire et à témoigner. C'est pour cette raison que j'ai construit ce blog. SI vous voulez rédiger des posts sur des sujets de notre métier, je me ferai un plaisir de collaborer avec vous et de les poster en votre nom. Bon Dimanche
Des mauvais moments j'en ai eu aussi ! Des vraiment mauvais mauvais moments! En 2011 lorsque notre entité déclinait, que les collaborateurs partaient les uns apres les autres , que les copropriétés partaient toutes ..... J'en ai pleuré ! je vous assure et à ce point là je voulais vraiment arrêter ! Mais j'ai croisé le chemin d'un homme dynamique syndic de son état un peu plus âgé que moi, dirigeant son agence avec tonus , j'ai décidé de le suivre, d'en faire un mentor J'en apprends toujours avec lui, c'est de nouveau un plaisir que d'aller bosser. Allez je m’arrête là j'en dis tj trop ! Je viens de découvrir votre blog et j'interviendrai volontiers sur les sujets touchants à la copro ! A bientot CG
Bonjour Christian Je partage complètement votre point de vu que j'aurais pu écrire. Merci et encore merci. Juste une précision: je disais il y a 12 ans que j'ai failli arrêter le métier (avant d'en changer d'avis) pour montrer à chacun que nous avons tous des mauvais moment à passer et qu'il ne faut pas se décourager. Bon dimanche
Bonjour Stéphane, Le métier est de plus en plus dur c'est vrai ! Depuis presque 10 ans, j'en apprends tous les jours. Je pense que nous devons nous accrocher et faire valoriser notre savoir faire lié à cette expérience. Il ne suffit pas d’être un bon juriste pour être un bon gestionnaire : psychologue, financier, médiateur et même 'ami" dans certains cas. Assistant social,confesseur....... Oui le métier est dur certes, mais les copropriétaires dans leur grande majorité sont des gens reconnaissants et patients. J'ai vécu de jolis moments : Je me souviens d'une petite copropriété dans le 14eme à Marseille composée de propriétaires de petites villas modeste, les ag commençaient à 14H00 et se finissaient à 17H00 à tour de rôle chez les copropriétaires :L'occasion de voir le syndic autour d'une belle table et de faire la fête juste après l'ag! Je me souviens de ces chaudes rencontres un entrepreneur à l'occasion d'un ravalement de façade sans cesse décalé (et pour cause l'entrepreneur allait mettre les clefs sous la porte) et où je ne voulais pas payer l'acompte de démarrage (la veille d'un lundi il nous plante) : On en rigole maintenant avec les copropriétaires... Une anecdote où nous restons bloqués dans un ascenseur en allant à une réunion du conseil syndical : Nous avons négocié avec un copro débiteur bloqué avec nous un échéancier, le temps de la panne!!! Des procès gagnés : Le champagne ! Des affaires perdues : Le goudron et les Plumes ! Des dimanches passés à aider des copropriétaires à peindre un portail (j'ai appris la technique ce faisant ! c'était à mes débuts en 2003 sur une belle copro à La ciotat). La douleur lorsque nous apprenions le décès de présidents de CS âgés et le retour à la réalité : La vie passe vite , les morts partent et ne reviennent plus..... J'en ai des centaines!! Ce n'est qu'en copropriété que de telles anecdotes restent possibles! Stéphane , je pense qu'il ne faut pas arrêter : Tout d'abord parce que votre expérience est unique. Vous avez vécu l’ère pré internet, la modification des techniques de communication, l'internet, la modification de notre réglementation. De nos jours les jeunes qui sortent de l'école n'ont plus ce vécu. C'est un savoir faire, un atout valorisable. A vous de trouver le moyen! Les clients sont à la recherche d'un service de proximité. D'une agence à taille humaine avec des prestations et des tarifs clairs et précis ainsi qu'un service de qualité. Il y a un marché, j'en suis persuadé, à condition que le travail effectué soit un vrai travail de qualité. Alors oui le turn-over sera inéluctable, mais il peut être limité et votre rôle de dirigeant n'en n'est que plus important : Vous assurez la continuité. Je précise ma pensée : Vous pouvez remplacer un collaborateur qui part. Les autres collaborateurs, à l'arrivée du nouveau collaborateur ,lui transmettent l'historique, l'antériorité. Ce n'est que lorsque plusieurs collaborateurs partent en même temps que cela n'est plus possible et que la qualité de service chute. Le client le remarque et là c'est tout de suite plus dur. Je l'ai vécu douloureusement ,croyez moi, il y a quelques années de cela ! Bon Dimanche ! CG
Bonsoir Christian Vous avez raison. C'est le lien tissé avec nos clients qui fait que nous aimons ce métier. Par contre je ne suis pas certain que nous pourrons faire baisser le turnover car l'exigence et la difficulté décourage parfois beaucoup de jeunes ou de moins jeunes. Je me souviens que moi même il y a 12 ans j'ai failli arréter... Stéphane
J'ai adoré cet article Tous les gestionnaires ont été confronté à ce dilemme Pour autant,ayant travaillé pendant plus de 8 ans pour un petit syndic local, racheté par un groupe , lui meme racheté par un autre grand groupe indépendant,je trouve que les copropriétaires en général sont d'une patience infinie avec nous gestionnaires de copropriété La magie le secret est de trouver un bon gestionnaire de copro, une bonne équipe et les garder et éviter les changements successifs de gestionnaire Avant le rachat par le groupe, au bout de 8 ans, les copropriétaires etaient plus que de simples clients pour moi et nos relations allaient bien au dela de la simple relation syndic copropriétaire Arriverons nous à fidéliser les bons gestionnaires ? Arriverons nous à stopper ce turnover trop important ?
[...] à la reconnaissance client n’est pas au rendez-vous (cf l’article « syndic : un jour Héros, un jour zéro » rédigé par un membre de mon équipé sur le sujet). Comment voulez-vous gérer [...]
La création de l'Ordre des Syndics de copropriétés ne permettra pas seulement de contrôler, réguler et sanctionner la profession mais également de mettre en oeuvre les conditions d'accès à la profession qui effectivement vu sa complexité ne peut souffrir d'amateurisme. La crédibilité de notre profession et son image positive auprès de nos mandants passe par un professionnalisme sans faiile que seul je le crois ce Conseil de l'Ordre peut permettre. Gagnons en crédibilité et les honoraires devraient suivre. Que je sache, les avocats et les experts comptables arrivent à percevoir des honoraires dignes de ce nom sans que les associations de consommateurs ou autres organismes de la sorte trouvent à redire.
Je partage votre avis sur la création d'un ordre qui permettra de contrôler réguler et sanctionner. Mais cela ne sera pas suffisant car pour moi la principale difficulté est la complexité de notre métier qui nécessite une très forte compétence et une grande disponibilité alors que les honoraires ne sont pas en rapport avec le travail nécessaire.
Pour ma part je suis un fervent partisan de la création d'un Conseil de l'Ordre des Syndics de Copropriétés à l'instar des professions telles les experts comptables, les avocats. Que je sache ces professions organisées de la sorte qui assurent un contrôle d'accès de la profession, des formations continues, un contrôle disciplinaire ne sont pas décriées comme l'est notre profession. Pourquoi ne pas appliquer pour notre métier les méthodes qui marchent pour ces autres activités aussi dignes que la nôtre. Qu' en pensez vous?
Vous avez raison, nous devons travailler notre professionnalisme pour sortir des clichés dont nous sommes affublés. La difficulté est comment??? car nos fédérations n'ont pas les moyens de prendre des mesures, les associations de consommateur tirent nos tarifs vers le bas et les politiques font souvent du clientélisme selon les lobby du moment...
Bonjour, En tant que syndic professionnel depuis près de 20 ans, l'analyse que vous avez faite me semble pertinente. Le syndic de copropriété se doit d'avoir toutes les qualités évoquées dans l'article et dans les commentaires qui ont suivis avec la priorité pour l'une d'elle: la Lucidité consistant à ne pas oublier que nous sommes des professionnels à qui on fait appel malheureusement quand les choses ne vont pas comme souhaitent nos mandants. Aussi nous ne sommes ni des héros ni des zéros, juste des professionnels et devons être fiers de l'être. Bien à vous. Jean-Pierre DESIR http://www.syndicpro.fr
Très bien écrit, bravo.... Le titre résume bien cette profession, malheureusement trop souvent décriée, aussi bien par les copropriétaires que par les pouvoirs publics. Ce métier nécessite des compétences dans des domaines divers et variés, énormément de disponibilité, d'heures, et surtout des nerfs d'acier. Bref, nous pourrions dire : "Syndic: héros malgré tout!!" Bon courage à tous
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